Les perruches à collier, aussi jolies qu’envahissantes


Les perruches à collier sont arrivées en Europe il y a plusieurs décennies, importées du Pakistan. Celles qui se sont échappées, ou que leurs propriétaires ont relâché, se sont multipliées dans les zones urbaines riches de nourritures et depuis, leur nombre ne cesse de grandir.

Les perruches à collier se sont multipliées dans nos villes © CC Flikr /Frank Vassen

En région parisienne, l’arrivée de la perruche à collier serait dûe à des accidents. Une cinquantaine d’oiseaux destinés à des animaleries se seraient échappés d’un conteneur sur la zone aéroportuaire d’Orly en 1974 et à nouveau en 1990 à Roissy-Charles-de-Gaulle.

Aujourd’hui elles seraient 10 000 en France. Dont la moitié en Île de France, notamment autour des deux aéroports. Le parc de Sceaux (Hauts-de-Seine) est devenu le plus grand site de reproduction du pays.

Des oiseaux qui ne passent pas inaperçus

Plumage vert vif, bec rouge, piaillement strident, même la nuit, ces oiseaux se sont parfaitement acclimatés aux températures européennes, qui ne sont pas pires que celles de leurs zones d’origine : les forêts tropicales d’Afrique subsaharienne, le nord de l’Inde et du Pakistan. Leur développement rapide leur ont valu un récent classement parmi les 100 espèces les plus invasives.

Il faut dire que les perruches à collier ne creusent pas leur nid, elles préfèrent occuper les cavités des arbres d’autres espèces, qui s’en trouvent ainsi délogées. Elles dévorent les bourgeons et abîment les arbres fruitiers. L’hiver, elles se nourrissent des graines et des boules de graisse que les gens mettent dans leur jardin ou sur leur balcon.

On estime le nombre de perruches à collier à 2 000 environ à Marseille,. il aurait doublé en deux ans.
On estime le nombre de perruches à collier à 2 000 environ à Marseille,. il aurait doublé en deux ans. © Maxppp / Serge Mercier

Il y en aurait 85 000 en Europe

Et il n’y a pas que dans les jardins et parcs français que la perruche à collier prospère. En Belgique, le zoo du Heizel en a libéré quelques spécimens en 1974, elles seraient maintenant plus de 8 000, dont 7 000 pour la seule ville de Bruxelles. Mais ce sont le Royaume-Uni et les Pays-Bas que ces oiseaux aiment particulièrement.

En Hollande, leurs nuisances font couler beaucoup d’encre. Près de 15 000 de ces perruches nichent dans les villes néerlandaises : 50 % de plus qu’en France, pour un pays quinze fois plus petit. À Amsterdam, la mairie a mis en place une interdiction de nourrir les oiseaux dans certains quartiers.

Mais la population la plus importante de perruches à collier se situerait à Londres : 30 000 individus environ. En Angleterre d’ailleurs, une licence permet de les tirer dans son jardin.

L’Espagne, qui veut stopper sa prolifération, notamment à Barcelone, a interdit la vente et la détention de ces oiseaux.

Leur nombre a été multiplié par 100 en 30 ans

Cet oiseau, parmi les plus intelligents, peut vivre 30 ans et n’a pas de véritable prédateur. C’est dire s’il n’est pas près de quitter nos villes. Si sa croissance continue sur le même rythme, la situation pourrait devenir problématique et surtout difficilement contrôlable.

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